Tentative sur une comète, pour finir sur un duo galactique
Au cours de cette année 2024, deux comètes pourraient être très intéressantes à observer :
- 12P/Pons-Brooks : périhélie (date à laquelle elle sera le plus proche du soleil) le 21 avril
- C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) : périhélie le 27 septembre
La première approche donc rapidement, j’ai déjà réussi à en prendre une petite photo toute floue le 23 novembre dernier, quand elle était encore loin de la Terre, et en plus avec un filtre pas du tout adapté pour une comète.

12 images de 2min, soit 24min de pose, avec filtre Hα-OIII
On tente la comète
Aujourd’hui j’ai un créneau très court pour la comète 12P/Pons-Brooks : j’ai vu dans Stellarium qu’elle ne restait au dessus de l’horizon que avant 21h.
En revenant du boulot je me dépêche donc d’installer tout le dispositif dans le jardin pour ne pas perdre de temps, qui est très compté.
Mais, un peu après 19h, après une installation rapide, au moment de choisir la comète comme cible dans NINA, je vois qu’elle est déjà sous mon horizon. 🙁
Je suis déçu, toute cette précipitation pour rien. 😩 Et je ne comprends pas pourquoi j’ai eu une information différente sur Stellarium… 🤔
Après la comète
La nuit s’annonce parfaite : aucun nuage, bonne température, bon seeing. tant pis pour la comète, qui n’était de toutes façons visible que très peu de temps en début de soirée, je choisi pour le nuit une cible que j’avais déjà faite il y a un an : le duo de galaxies M81 et M82.
La session se déroule parfaitement, et le résultat est bien meilleur que ma première tentative de l’an dernier 🙂
En fait la comète était là !
Après avoir lancé la session sur M81/M82, je reviens quand même sur NINA pour essayer de comprendre pourquoi il y a une différence avec Stellarium.
Sur NINA j’utilise le plugin “Orbitals” pour avoir les éphémérides, entre autres, des comètes.
Vers 19h, selon les éphémérides “MPC”, la comète était bien sous mon horizon :

Mais je vois qu’on peut choisir une source d’éphéméride, et je change “MPC” par “JPL”. Et là c’est bon, je retrouve la cohérence avec Stellarium. En fait c’était bon, la comète était bien visible à 19h :

Il est 21h, tant pis j’arrête la session en cours sur M81/M82 pour essayer de viser la comète, qui, selon NINA, vient juste de passer sous mon horizon.
Et ça fonctionne : la comète est bien là, les éphémérides sont corrects, et elle est bien sous mon horizon. Enfin presque : elle est derrière un arbre, qui n’a pas encore de feuille et on peut donc apercevoir la petite tâche de la comète à travers les branches. C’est bon, j’ai quand même pu avoir la comète ce soir !! 😄

1 photo de 40s
Impact de la pollution lumineuse sur les images
NINA offre une vue intéressante permettant de suivre le nombre d’étoiles visibles sur chaque photo prise, au fil du temps.
Sur le graphique suivant, on voit le nombre d’étoiles présente sur chaque photo (des galaxies M81/M82) pendant la nuit.

On constate, sans surprise, qu’en début et en fin de nuit il y a moins d’étoiles.
Deux explications à cela : le soleil se couche en début de nuit, et se lève en fin de nuit, donc les étoiles les moins lumineuses ne sont pas visibles, “cachées” par la très faible, mais néanmoins présente, lumière du soleil. Par ailleurs, plus la cible est haute dans le ciel, moins elle est impactée par la pollution lumineuse. Pour les deux galaxies, on voit sur l’image suivante qu’elles étaient au plus haut dans le ciel vers 1h30 :

Avec le nombre d’étoiles, on voit également très distinctement que, avant 23h30, il y avait un peu moins de 150 étoiles sur chaque images, et que, brusquement, après 23h30 il y en a près de 200.
Que s’est-il passé à ce moment là ? Et bien l’extinction de l’éclairage publique dans ma commune ! Impressionnant la différence instantanée dans la visibilité des étoiles ! 😮
